Pro Evolution Soccer 6



Dominatrice sans partage des simulations de ballon rond sur les consoles de salon, la série Pro Evolution Soccer a paradoxalement du mal à trouver ses marques dans le monde si particulier des machines portables. Pour sa première tentative sur PSP l’année passée Konami s’était totalement raté en proposant un portage qui n’était que l’ombre du joueur émérite que l’on connait depuis tant d’années. Qu’à cela ne tienne, le marché étant suffisamment grand pour deux acteurs, Pro Evolution Soccer 6 débarque sur la portable de Sony.

Juste une histoire de modes

Enormément critiqué l’année passée par l’absence de Ligue des Masters et des Coupes, Pro Evolution Soccer 5 avait de quoi se faire passer pour une arnaque en bonne et due forme si le gameplay caractéristique de la série n’avait pas sauvé le navire du naufrage. Pour s’éviter de nouvelles frayeurs, et bénéficiant surement de plus de temps de développement, les deux modes en question font leur grande apparition sur PSP avec ce sixième épisode. Encore que la Ligue des Masters s’apparente à un championnat sur trois divisions avec transferts, entrainement et choix de formations. On est loin d’une vraie carrière. Le mode entrainement se contente de proposer le minimum syndical et aura de quoi décevoir ceux qui espéraient s’essayer au challenge entrainement pour progresser.

Concernant les licences, la série de Konami continue de poursuivre sans relâche FIFA. Cette cuvée 2006 marque ainsi l’apparition des vrais maillots de l’Equipe de France, l'Angleterre, l’Italie, l’Espagne, les Pays-Bas, la Suède, la République Tchèque et l’Argentine. Au niveau national se font remarquer les ajouts de la totalité de la Ligue 1 Orange avec noms des clubs, emblèmes, maillots et sponsors. L’absence de clubs allemands (hormis le Bayern) a de quoi surprendre, tout comme l’absence de licence pour les clubs anglais autres qu’Arsenal et Manchester United.

DuckHunt

Sans surprise, le gameplay de cette version portable est similaire à ce que l’on retrouve sur PS2. Les frappes sont beaucoup plus difficiles à placer et finissent le plus souvent en tir à pigeons. Il est plus ardu de bien défendre, d’autant plus que les attaquants de grande classe ne trouveront que trop peu de défenseurs capables de réellement lutter à armes égales. Une fois passées les premières heures de jeu, le joueur s’approprie le peu de précision du stick et commence à ressentir les mêmes sensations que sur une TV. Ce n’est pas totalement identique étant donné la moins bonne ergonomie de la PSP en comparaison d’une Dual Shock 2, mais le sourire est bien présent à chaque but. En revanche pour ceux qui possèderaient une PSP assez âgée, mieux vaut éviter de prévoir des parties de Pro Evolution Soccer 6 à la croix directionnelle, bien trop handicapante du fait des diagonales difficiles à placer. Enfin, l’absence de boutons L2 et R2 oblige à quelques pirouettes de la main droite puisque qu’il faut par exemple utiliser Select pour décrocher. Pas évident.

Malheureusement pour le soft de Konami, la prise en main est loin d’être le plus mauvais point de ce portage. Déjà pas réputé pour sa partie sonore sur 128 bits, PES 6 tombe avec sa version PSP dans une ambiance digne des plus petits matchs amateurs. Quelques cris ça et là, un public qui se manifeste que lors des actions chaudes, un bruit de cuir à la limite du ridicule : on est loin, bien loin de la bande sonore de FIFA 07. D’autant plus que le jeu d’EA Sports propose de vrais commentaires et pas juste une ou deux phrases lors des buts comme c’est le cas avec Pro Evolution Soccer 6.

Rendez-vous au numéro suivant

La PlayStation Portable montre une fois encore qu’elle en a sous la coque et affiche tout bonnement un jeu de salon dans les mains. On peut très bien pester sur l’omniprésence d’aliasing, les ralentissements lors des corners ou des fins de mi-temps, et encore plus pour le manque de lisibilité dû en grande partie à la rémanence de l’écran. Mais quel plaisir de voir ce PES 6 tourner sur une si petite console !

Le multijoueurs n’a pas été oublié mais ne permet que de jouer à un contre un via la connexion Wifi de la PSP. Espérons que Konami aura la brillante idée de plagier son concurrent l’année prochaine pour proposer un mode online en bonne et due forme. On regrettera pour finir que l’UMD ne paraisse pas disposer d’assez de place pour offrir tout le contenu d’un DVD, même en résolution moindre, puisque tous les matchs se déroulent sur un seul et unique stade et que le mode modifier est moins fourni. Qu’à cela ne tienne, tant que le plaisir est là.

Point complet

Pro Evolution Soccer 6 est un jeu de football tout à fait correct sur PlayStation Portable. Une sérieuse option à envisager pour les longs voyages où pour passer dans le lit une soirée où madame aurait décidé de regarder son téléfilm du lundi soir. Reste que du côté de l’autre école, FIFA 07 propose incontestablement plus de contenu sur la portable de Sony et une bande sonore à des années lumières de l’ambiance fantôme qui règne dans ce PES 6. Si l’on ajoute en plus les problèmes de frame-rate et une Ligue des Masters appauvrie tel Gavroche, la pilule aura sans doute du mal à passer. Heureusement que le plaisir n'est pas aux abonnés absents. A moins d'être un fan en manque, mieux vaut donc attendre une baisse de prix pour se l'offrir.